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Le paradoxe du cadre de financement actuel des PME Congolaises

Les banques commerciales financent par excellence des projets existants. Leur principale structure se situe quelque part entre le crédit à court terme et à moyen terme se focalisant sur des flux de trésorerie émanant des entités financées.


Cependant la vaste majorité des opportunités à financer en RD Congo et en Afrique sont des projets non-existants. Pour résorber les déficits d’un certain nombres de domaines: l’alimentaire, l’énergétique, l’académique (pour ne citer que ceux la), de nouveaux projets doivent impérativement voir le jour au delà de l’expansion du nombre limité de ceux déjà existants. Il est donc paradoxal que ces PME continuent d’être essentiellement financées (pour celles qui le sont) par des banques commerciales pas tout à fait outillées pour faire face au profil financier de ces entités.


De cet état de fait provient l’éternel jeu de ping-pong entre « financiers et financés » avec ces perpétuelles accusations contre le caractère capitaliste de la démarche financière des premiers et ignorant complètement les problématiques de risque présentées par les seconds.

Pourquoi les banques commerciales ne prennent elles pas plus de risque ?

La réponse à cette question, devenue quasiment rhétorique, sonne malheureusement comme un disque raillé dans les oreilles des financiers (locaux, régionaux et internationaux), des financés et des pouvoirs publics ; au point qu’un désarment status-quo empêche toujours quelques avancées que ce soit.

En guise de modeste contribution à ce débat, je me suis allé un recadrage de la perception des forces en présence.


Primo, les PME sont des entités risquées- pour un bon nombre de raisons dont la plupart ne feront pas l’objet de ce post par souci de concision (voir notamment mon poste sur les startups Congolaises)


Secundo, les banques visent d’abord le profit ; et ensuite que celui-ci soit en adéquation avec le niveau du risque encouru – cette idée fait souvent l’objet d’un tabou dans le chef même de certains financiers.

Ce recadrage paraît relativement évident et même un peu inutile. Mais son importance m’est venue à l’esprit la semaine dernière lors d’un panel de discussion sur le financement des PME auquel je participais.

Trois faits marquants:


Premièrement un responsable du « monde des affaires » se prêtant à un virulent exercice de critique aux institutions financières a présenté le risque d’échec des startups et le défaut de paiement des PME comme des « accidents » de leur parcours que les banques devraient considérer comme tels.

Le fait que cette intervention ait été très applaudie laisse paraître la profonde incompréhension du rôle de chaque partie. L’accident revêt généralement un caractère aléatoire et fortuit. Cependant le manque de préparation et de structure de nos PME, dès leur genèse, ne rend pas leur échec aléatoire ou fortuit mais quasiment prémédité !

Sans une compréhension fondamentale du caractère risqué de leurs structures, ces entrepreneurs ne prendront jamais des mesures visant à rassurer les financiers. Un doigt pointé vers les organisations du monde des affaires pour un encadrement inadéquat de ces entités.


Le second fait est l’idée selon laquelle le constat du manque d’émergence des startups/PME ne serait pas alarmant car les africains (Congolais inclus) sont des « entrepreneurs nés » du fait que la majorité d’entre eux ne se contentent pas de leurs simples salaires pour vivre.

Bien qu’il y ait une part de vérité dans cette conception, l’entreprenariat local est essentiellement un entreprenariat de subsistance. L’émergence de ce type d’« entreprises » n’a malheureusement fait que gonfler les statistiques du secteur informel depuis des décennies.

Un doigt pointé vers les pouvoirs publics pour des efforts insuffisants à faciliter la formalisation de l’entreprenariat.


Le troisième fait émane d’un manque d’esprit d’innovation des projets des nouvelles entreprises. Ceci est essentiellement du aux deux premiers cas. La faible information sur les risques encourus et la subsistance comme motivation principale fait que l’on se lance généralement vers les « secteurs qui marchent », sans concepts de différentiations de la concurrence et sans analyse des besoins réels de l’économie locale. Ici, le doigt est pointé principalement vers un déficit académique criant.


Mon intervention à ce panel portait sur l’émergence de financiers spécialisés (business angels, capital risque et capital investissement) permettant d’étendre la palette des sources de financement actuelles vers des prises de participations en capitaux.

Cependant, un travail fondamental semble être préalable à un quelconque intérêt de ces entités financières.


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